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Pratiques agroécologiques : Une co-conception pour une meilleure appropriation

Le projet FAIR Sahel est mis en œuvre dans trois pays : le Burkina Faso, le Sénégal et le Mali. Dans ces pays d’intervention, des champs centraux sont mis en place pour expérimenter les pratiques agroécologiques au cours de la campagne agricole. Ces champs servent d’espace de démonstration et d’échange avec les producteurs pour illustrer les résultats de la mise en œuvre de diverses pratiques. En complément, les producteurs ont l'opportunité de les mettre en œuvre individuellement dans leurs propres champs, avec le soutien du projet. Chaque année, avant la récolte, le projet mène des activités de co-évaluation de ces dispositifs.

Les activités de co-évaluation dans les champs centraux constituent des espaces de partage des connaissances sur les pratiques agroécologiques entre les producteurs, les techniciens et les chercheurs du projet FAIR Sahel, comme en témoigne Ablassé KANAZOE, un producteur de la région du Plateau-Central. « Les nouvelles connaissances en agriculture sont précieuses pour les producteurs. Ce que nous apprenons lors de ces échanges est appliqué dans nos champs. » a-t-il dit. Ces activités sont généralement organisées en partenariat avec les partenaires du projet telles que l'Association Minim Sông Pânga (AMSP) au Burkina Faso, l'ONG Environnement Developpement Action pour la Protection Naturelle des Terroirs - Enda Pronat au Sénégal et l'Institut d'Économie Rurale – IER au Mali.

Les champs centraux dans le projet FAIR Sahel

Les champs centraux sont des plateformes d’expérimentation d’une surface d’environ un hectare cédée par la communauté pour la durée du projet. . Chaque champ central comporte plusieurs parcelles où différentes expérimentations sont réalisées par les chercheurs avec la contribution des producteurs. Les systèmes de culture expérimentés dans ces dispositifs sont conçus lors d’ateliers participatifs entre les producteurs, les chercheurs, et les partenaires locaux: c’est la co-conception.

Par exemple, dans le champ central de Soundogo, dans la région du Plateau-Central au Burkina Faso, deux types d'essais sont menés : l'association de la culture du sorgho avec celle du niébé et du sésame, ainsi que la production de diverses espèces de fourrage. Dans le champ central de Diouroup, dans la région de Fatick au Sénégal, les essais portent sur la culture spécifique du niébé ou du mil, ainsi que de leur l'association. Les essais tiennent compte de doses mesurées de l'utilisation d'engrais organiques, avec les techniques culturales telles que le zaï, la demi-lune, la jachère améliorée, etc. 

Déroulement d'une co-évaluation

L'objectif de cette activité au sein du projet FAIR Sahel est d'évaluer de manière participative les essais sur les pratiques agroécologiques menés dans les champs centraux à la fin de la campagne agricole. Lors de la co-évaluation, les producteurs revisitent d'abord les parcelles du champ central en compagnie d'un technicien qui explique les techniques utilisées. Ensuite, les producteurs évaluent chaque méthode testée et procèdent à des votes. Enfin, la dernière étape consiste à discuter de leurs choix et à mener des discussions approfondies afin de tirer des enseignements concrets. Cette démarche vise à favoriser les échanges pour mieux comprendre la perception et l'expérience des producteurs vis-à-vis de ces techniques agricoles durables. « Nous sommes écoutés, et nous pouvons discuter en détail des pratiques. » a signifié Idrissa BARRY, producteur.

Prise en compte des femmes dans le processus

Dans ce processus d'évaluation, les femmes sont impliquées. Des parcelles leur sont spécifiquement dédiées dans les champs centraux. Lors des co-évaluations, des échanges spécifiques sont menés avec elles, distincts de ceux avec les hommes, afin de prendre en compte leurs préoccupations particulières. « Les techniques que nous apprenons nous permettent d'augmenter nos productions. Nous sommes satisfaites des différentes activités du projet, qui sont vraiment bénéfiques. » a affirmé Marceline BONKOUGOU, une productrice.

Application des connaissances acquises

Les connaissances acquises lors des activités de co-évaluation sont généralement mises en œuvre dans les champs individuels des producteurs. Le projet accompagne les producteurs dans cette démarche en leur fournissant des semences pour leur permettre de conduire eux-mêmes des expérimentations, tout en assurant un suivi pour collecter les données et évaluer la performance de ces pratiques en milieu paysan. « Nous sommes soutenus par le projet, qui nous fournit des semences pour nos champs et nous guide lorsque nous rencontrons des difficultés dans l'application des techniques. » a souligné Maxime NANA, un producteur.

TOE Diro Bénoit Wilfried - Chargé de communication du projet FAIR Sahel

Publiée : 17/10/2023